Visiter le delta du Mékong en 2 jours
Après avoir traversé dans toute sa longueur, il est temps de s’intéresser au sud du Vietnam. C’est au départ de Ho Chi Minh Ville que nous partons pour 2 jours de découverte du delta du Mékong, en une véritable immersion le long de ce fleuve mythique. Attention les yeux !
Suivre le fleuve mythique
Si le Mékong est si mythique, c’est que c’est l’un des plus importants fleuves du monde. Prenant sa source dans les hauteurs de l’Himalaya, le fleuve passe par la Chine, le Laos, la Birmanie, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam. Rien que ça. De ce fleuve dépendent plus de 70 millions d’habitants. Irrigation, transport de marchandise, pêche, ou encore production électrique sont au cœur des activités humaines autour du Mékong. Un flux vital, également source de conflits entre les pays par lesquels il passe.
Les choses étant dites, partons le voir de plus près, ce cher Mékong. Pour cela, nous sommes accompagnés par Mme Oanh, guide francophone sympathique qui nous a accompagnés tout le week-end.
1er jour : le long du fleuve nourricier
Chaussez votre plus beau pied marin : explorer le delta du Mékong signifie naviguer pendant une bonne partie de la journée. Un boat-trip agréable (même sous la pluie) qui permet de s’affranchir des contraintes de la route et de saisir la relation particulière entre le fleuve et ses habitants.
Au départ de Ben Tre, c’est un Mékong large et imposant que nous découvrons. Notre long boat parait minuscule à côté des cargo transportant des matériaux de construction. Tout de suite, nous sommes frappés par un détail surprenant : les bateaux ont des yeux. Oui. Les murs ont des oreilles et les bateaux ont des yeux, de superbes yeux en forme d’amande peints à l’avant de la coque. L’explication derrière cet ornement (puisqu’il y en a une) remonte au temps où les crocodiles pullulaient dans le Mékong. Le but était de faire croire aux bestiaux que les bateaux étaient des animaux plus gros et plus menaçants qu’eux, afin de les éloigner des embarcations. Les crocodiles ont aujourd’hui disparu du fleuve, mais la tradition persiste. Entre nous, c’est plutôt joli.
Fabriques et artisanat
Le premier arrêt de la journée est à l’embarcadère d’une fabrique de brique. L’argile utilisée à la conception des briques vient tout droit des rives du fleuve. Si une partie de la fabrique n’est plus utilisée, c’est l’occasion de pénétrer dans l’un des fours. On y apprend que le combustible nécessaire à la cuisson n’est autre que la balle de riz, cette enveloppe qui protège les grains, prélevée lors du décorticage. Pratique.
Nous sommes ensuite déposés dans un atelier où l’on traite la noix de coco, qui se décline en différents produits finaux : accessoires de mode, bols ou encore bonbons. L’occasion d’observer de plus près le dur labeur de ces hommes et ces femmes qui décortiquent les noix à la main. C’est sous une pluie diluvienne que nous dégustons une tasse de thé et quelques bonbons avant de regagner notre embarcation vers la suite de l’aventure.
Et c’est sur la terre ferme que nous poursuivons notre découverte du delta du Mékong. Un étrange tuk-tuk monté sur moto nous emmène à toute allure sur les routes étroites qui sillonnent le village de Cai Be. Partout, des cocotiers, des vergers, de grosses fleurs et un calme que l’on ne peut qu’apprécier. Un déjeuner copieux et absolument délicieux nous attend.
La journée se poursuit à bord d’une embarcation différente : de longues barques en bois attendent les visiteurs pour une balade au gré du Mékong. Nous voilà dans un bras du fleuve étroit, au plus près des occupations quotidiennes des locaux.
Voilà la journée qui s’achève et il est déjà l’heure de reprendre la route, la vraie cette fois. Direction Can Tho où nous passons la nuit. C’est une grande ville sans véritable intérêt, où l’on vient pour voir le marché flottant, au programme du second jour. Nous logeons dans le bel Iris Hotel qui promet une nuit douillette et un bon petit déjeuner.
À visiter à Can Tho : L’ancienne maison Binh Thuy, belle demeure qui a notamment servi de décor pour le film de Jean-Jacques Annaud L’amant, adaptation du roman de Marguerite Duras. Cette dernière est née et a vécu une partie de sa vie dans cette région du Vietnam.
2e jour : Prospérité et spiritualité
Un soleil de plomb veille sur ce second jour de visite du delta du Mékong. À commencer par, comme promis, une visite du marché flottant de Cai Rang. Pour cela, rien de plus simple, il suffit de vous adresser à l’une des nombreuses embarcations qui patientent le long du port pour obtenir un bon prix de la balade. Vous pouvez également vous adresser à l’un des bureaux du port la veille pour avoir plus de renseignements. Méfiez-vous des rabatteurs qui insistent auprès du chaland pour vendre des tours de bateaux à toute heure de la journée.
Marché flottant, marché terrestre
Le marché flottant est une vraie curiosité. Contrairement à ce que l’on trouve dans un marché classique, chaque bateau vend seulement un ou deux produits. Pour savoir où acheter quoi, il suffit de regarder quel produit est suspendu au mât à l’avant du bateau. Ainsi, il faut déambuler de barge en barge pour faire son shopping. Le climat chaud et humide du sud du Vietnam permet de cultiver une large gamme de fruits et légumes, sans compter les produits animaliers et les fleurs.
Il est d’abord bon de rappeler que certains de ces « maraîchers » vivent véritablement sur leur embarcation. Pas vraiment par choix mais par obligation, suite à la perte de leur terre ou à des conflits, notamment. C’est un phénomène que l’on trouve un peu partout au Vietnam, ce qui explique que l’on croise régulièrement des villages flottants dans le pays.
De retour sur la terre ferme, nous déambulons au gré des étals du marché (terrestre, donc). C’est une expérience immanquable, quelle que soit la destination de votre voyage. Aller au marché, c’est se jeter à corps perdu dans la réalité brute. Le meilleur moyen de voir le vrai visage d’un pays. Au milieu des cris, des klaxons de scooters (les Vietnamiens ont cette manie de faire leurs courses en scooter), des attroupements et autres embouteillages, on perçoit des étals d’herbes aromatiques, des kilos de viandes et poissons crus, une multitude de fruits colorés, des jouets en plastique bariolés et… des bijouteries. Ce dernier point mérite une explication, que Mme Oanh nous a fournie. Lors de la réunification du pays, les Vietnamiens du sud se sont vus largement floués en ce qui concerne l’argent. Manipulations bancaires, fraudes, corruption, bref, ces non-dits ont eu pour conséquence de faire disparaître les économies placées à la banque d’un grand nombre de Vietnamiens. Suite à cette perte, la confiance dans les institutions bancaires a fondu comme neige au soleil. Ainsi, au lieu de garder l’argent sous un matelas, il est courant de l’injecter dans des bijoux, et donc, dans l’or. Les bijouteries achètent et revendent, et font ainsi office de système d’épargne. Ceci explique donc qu’il est courant de voir des Vietnamiens se rendre à la bijouterie pour y faire des transactions.
Nous profitons de notre visite du marché pour nous rendre dans une fabrique de nouilles. On peut y voir le processus de fabrication, de la cuisson de la pâte jusqu’à l’emballage du produit final. Super intéressant !
Il est l’heure de reprendre le bateau pour aller voir l’un des superbes vergers non loin de Can Tho. Le jardin de Ba Cong est un petit paradis de verdure où l’on trouve des mangues, des papayes, des jacquiers, des noix de coco… Point curiosité : une mare, dans laquelle nagent de gros poissons, est en réalité un trou d’obus recouvert d’eau. Une piqûre de rappel de faits historiques qui remontent à pas si longtemps.
Il faut déjà quitter Can Tho et de remonter en voiture. Un arrêt par non loin de Cai Be prolonge le plaisir. Au programme, promenade en vélo sur un petit chemin le long de l’eau et déjeuner devant l’ancienne maison de M. Kiet, une belle demeure de bois.
Le séjour touche à sa fin et il est temps de rentrer à Saigon, ravis de ce chouette week-end. Sur la route, nous faisons une étape dans le temple caodaïste de Cai Be, cette religion si particulière qui a pris racine dans le sud du Vietnam au début du XXe siècle. Nous débarquons en pleine messe : les participants sont vêtus d’une grande robe blanche et le cérémonial est bien huilé.
Qu’est-ce que le caodaïsme ?
Instaurée 1925 par un fonctionnaire du sud du Vietnam, cette religion/spiritualité emprunte au bouddhisme, taoïsme, confucianisme et christianisme, aux forts relents de spiritisme. Pour faire simple, le caodaïsme cherche à tirer le meilleur de l’être humain et pioche ses principes dans les différentes religions citées ici. Des personnalités issues de la terre entière sont considérées comme des guides spirituels. Parmi elles, on trouve Jeanne d’Arc, Lénine, Jésus, Shakespeare ou encore Victor Hugo.
Le temple caodaïste se caractérise par de vives couleurs et des motifs qui tirent leur origine des religions dont le caodaïsme s’inspire. Ainsi, on retrouve des dragons taoïstes sur les colonnes, ou encore la nef des églises chrétiennes. Le grand œil, symbole de l’omniprésence de Cao Dai (l’ « être suprême »), est au centre du décor.
Bref, quoi que l’on en pense, visiter un temple caodaïste est expérience qui vaut le détour, ne serait-ce que par curiosité.
Pourquoi passer par une agence pour explorer le delta du Mékong ?
Passer par une agence permet tout d’abord de gagner du temps. En effet, tout est pris en charge de A à Z : il n’y a qu’à se laisser porter sans se soucier de l’organisation. Un confort non-négligeable.
Second point et pas des moindres, c’est un bon moyen d’aller plus loin. Le circuit que nous avons fait était complet et intéressant, sans temps mort. Un itinéraire difficile à prévoir par soi-même (mais pas impossible) pour lequel l’agence travaille en amont dans le but de faire découvrir un maximum de choses aux visiteurs.
Enfin, être accompagné d’un guide, c’est tout de même très sympa ! Mme Oanh, notre guide pour ce séjour, a été d’une grande aide. Elle a su répondre à toutes nos questions, toujours avec le sourire. Une compagnie appréciable et nous la remercions de nouveau.
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Conclusion
Ces deux jours dans le delta du Mékong nous ont enchantés. Voilà un visage du Vietnam que nous ne connaissions pas encore et qui vaut le coup d’être découvert. Certes l’étirement géographique du Vietnam joue beaucoup, mais il est toujours surprenant de constater les disparités, qu’elles soient culturelles ou de paysages, au sein d’un même pays. Un week-end placé sous le signe du plaisir des yeux et des papilles que nous vous recommandons chaudement.
Reportage réalisé en partenariat avec Shanti Travel
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