Road Trip au Vietnam à moto : conseils et itinéraire
Road Trip au Vietnam à moto : conseils et itinéraire
Vous rêvez de quelques jours au calme, loin des masses de touristes et des grandes villes ? Enfourchez votre bécane et lancez-vous dans un road trip au Vietnam. Rien de plus facile que louer une moto, avec ou sans chauffeur, pour s’isoler dans les terres. Rendez-vous à Nha Trang pour le départ !
Destination privilégiée des amateurs de sports nautiques, de farniente sur la plage et… des Russes. Ce n’est un secret pour personne, la ville est un lieu de vacances prisé des Russes en quête de soleil. Ce qui explique le nombre étonnant de boutiques qui exposent des sacs et divers objets en peau de crocodile, aux enseignes en cyrillique. Moderne et kitsch à la fois, luxe mais pas chic, voilà comment résumer Nha Trang en quelques mots.
Que faire à Nha Trang ?
Bien qu’elle manque cruellement de charme, la ville n’est pas totalement dénuée d’intérêt. Les bords de mer sont certes couverts de buildings, mais la plage demeure superbe et propre (et l’eau diablement chaude à notre passage, un vrai bonheur). Piquer une tête est toujours agréable.
Visiter les tours cham de Po Nagar constituent sûrement le seul vestige historique de Nha Trang, ce qui explique que le site soit littéralement pris d’assaut. Veillez à vous y rendre dès l’ouverture ou à la fermeture pour éviter les groupes de touristes qui jouent des coudes pour avoir le meilleur selfie. La vue de là-bas sur Nha Trang est plutôt chouette et, occasionnellement, des petits spectacles de danse y sont organisés. Prévoyez de quoi vous couvrir les épaules et les jambes. Comptez pas plus de 30 minutes, en prenant votre temps. Tarif : 50k VND par personne.
Voir la pagode de Long Son et son grand Bouddha blanc est un incontournable à nos yeux. Premièrement, parce que c’est un endroit calme et apaisant (la majorité des voyageurs se pressent aux tours Cham), deuxièmement parce que l’opportunité de s’approcher d’un bouddha de cette taille n’arrive pas si souvent. Vous verrez en lisant cet article que cela risque bien de se reproduire. Mais ça, c’est une autre histoire. Pour pénétrer dans la pagode, hommes et femmes doivent porter des vêtements longs. À défaut d’être suffisamment couverts, prenez les escaliers et montez jusqu’en haut. À mi-chemin, faites donc un arrêt pour admirer le bouddha couché qui surveille les arrières du bâtiment.
Où manger ?
Les restaurants sont plutôt chers, en adéquation avec le standard de la clientèle. Assez chers et pas forcément très bons, par ailleurs. Nous vous recommandons :
Rainforest : pour un petit-déjeuner/brunch. Ici, l’expérience compte autant que la qualité du repas. Ce grand bar est conçu pour plonger les visiteurs au cœur d’une forêt vierge et l’effet est plutôt réussi. Cette bulle de verdure pousse à la paresse et aux clichés Instagram. Comptez environ 150k VND par personne pour un petit déjeuner et une boisson.
Lantern’s : un bon restaurant, idéal pour un dîner. Les prix sont plutôt corrects et les plats sont copieux. Le service est soigné.
Où se loger ?
Nous vous recommandons de prendre une chambre au Mojzo Inn. Idéalement situé, cet hôtel est pourtant à l’écart de la route. Sorti de terre en 2019, il est moderne et accueillant. Un petit nid confortable digne de ce que l’on peut trouver sur Pinterest ! Le personnel est aux petits soins et parle un bon anglais. Bref, une petite perle à un prix abordable (à notre passage).
Le but d'un road trip au Vietnam est de faire découvrir aux voyageurs une facette du pays qu'ils n'ont pas forcément les moyens matériels de découvrir par eux-mêmes. La plupart des touristes se déplacent en bus et n'ont guère le choix que se plier aux routes et horaires des compagnies de car. Il y a pourtant tant à voir, en s'écartant un tant soit peu des trajets classiques !
L'avantage conséquent de cette formule, c'est qu'on se laisse complètement porter : pas de stress, tout est prévu, l'itinéraire est tracé et le chauffeur vous guide du début à la fin. Si vous avez l'habitude de voyager indépendamment de tout organisme, c'est le moment de lâcher prise !
Les hébergements sont réservés, les repas sont organisés, bref, tout est très bien orchestré. Les chauffeurs sont également flexibles sur la route : si l'envie vous prend de vous arrêter quelque part, il suffit de le demander. Vous pouvez faire des pauses ou dévier un peu du circuit à votre guise.
Une aventure signé Easy Rider
Faire un voyage à bord d'une moto est une super expérience, à condition d'avoir un peu de temps devant soi ou d'avoir prévu l'aventure dans son planning de voyage. C'est avec une agence Easy rider que nous avons organisé cette aventure
Le concept : vous êtes assis à l’arrière d’une moto, le guide conduit et vous fait découvrir la campagne vietnamienne, en dehors des sentiers battus.
Les agences dites « easy rider » proposent des road trip en moto, sous forme de circuits à la journée ou sur plusieurs jours, d'un point A à un point B. En solo, en groupe, sur sa propre moto, plusieurs choix sont possibles.
À savoir que le concept d’easy rider est né après la guerre du Vietnam, d’un groupe de motards passionnés. La première « véritable » agence Easy Rider a certainement existé, mais aujourd’hui, ce nom est utilisé par toutes les compagnies qui vendent des tours à moto. Il n’est pas toujours facile d’y voir clair parmi les nombreuses agences et, pour cela, des sites de recommandation comme TripAdvisor sont bien utiles. Les circuits proposés sont quasiment les mêmes chez chaque Easy Rider.
Nous avons voyagé avec l’agence Easy Rider Travel et avons été réellement ravis de la prestation. Nous avons discuté de l’itinéraire en amont et avons modifié des éléments pour convenir à ce que nous attendions. Deux guides, dont un anglophone, sur des motos robustes conçues pour rouler sur les routes les plus cahoteuses. La phrase bateau « en dehors des sentiers battus » a pris tout son sens, puisque nous avons voyagé uniquement sur des petites routes, au cœur de la campagne. En plus de faire des arrêts régulièrement, nos guides ont pris note de notre volonté de faire des photos et ont arrangé le trajet en fonction de la course du soleil. Royal ! Nous vous recommandons chaudement de passer par eux pour votre futur road trip à moto.
Combien ça coûte ?
Toutes les agences s’alignent à peu près sur les mêmes tarifs : comptez 75 $ par personne et par journée. Ce tarif comprend la rémunération du chauffeur, les repas, l’essence. Il ne comprend pas les consommations, le prix des activités en extra et les pourboires.
Sachez enfin que vous pouvez ajuster le nombre de jours en fonction de votre budget. Il est toujours possible de discuter et de négocier un itinéraire plutôt qu’un autre.
C'est finalement un moyen alternatif de visiter le Vietnam et d'avancer sur la route, qui change un peu des longues heures d'enfermement dans un bus, difficiles à encaisser. Certes, vous ne poursuivrez pas votre route aussi vite qu'en bus, mais faire un road trip à moto est finalement une expérience à part entière.
Une fois l’itinéraire tracé et approuvé de tous, l’organisation mise au point et l’aventure payée, il n’y a plus qu’à se mettre en route. Nous avions choisi d’être chacun à l’arrière d’une moto, nous étions donc quatre : deux chauffeurs et nous-mêmes. Le matin de notre départ, ils sont venus nous chercher devant notre hôtel et ont harnaché nos affaires aux motos, ce qui nous amène à un point qu’il est important d’aborder.
Point bagage : comment transporter ses affaires pour 3 jours de moto ?
C’est l’une des premières questions que l’on se pose avant de signer pour ce genre de road trip. « Et mes bagages, je les mets où ? ». Sur la moto, évidemment.
Le système d’accroche est simple : vos bagages sont emballés dans des grands sacs de plastique transparents (afin de les protéger de la pluie, poussière et boue), qui sont ensuite sanglés à l’arrière de la moto à l’aide de tendeurs et d’une technique bien rodée. Non seulement les sacs sont garantis de ne pas bouger d’un iota, mais en plus ils permettent de soulager le dos du passager qui peut s’en servir de dossier à sa guise. Pour info, nous voyageons avec deux sacs à dos chacun : un gros sac sur le dos et un plus petit (matériel photo et autres) devant. Pour ce road trip, nos chauffeurs ont accrochés les petits à l’avant de la moto, ou l’ont porté devant eux, sans jamais râler.
Attention cependant : les tendeurs sont très TRÈS serrés et l’on conçoit aisément pourquoi. Si vous transportez des objets fragiles, nous vous recommandons de les placer dans un second sac, où ils seront moins torturés. Pour tout vous dire, nous avons jeté des sous-vêtements qui ont été troués par la friction des tendeurs sur le sac… On vous laisse imaginer l’état des PC. Sur ce point là, nous vous recommandons également de glisser un tissu ou un vêtement (comme un t-shirt par exemple) entre l’écran et le clavier de votre PC afin d’éviter que ce premier ne s’abîme. 3 jours de tape-cul à moto, c’est un peu violent pour ce genre de matériel.
Comment bien préparer son voyage ?
Si vous avez déjà la moto dans le sang, vous connaissez les précautions à prendre avant de partir pour plusieurs heures de route. Si vous êtes, comme nous, plus habitués au siège d’un véhicule à quatre roues pour vos longs trajets, il s’agit de bien prendre note des quelques conseils suivants.
Choisissez des vêtements adaptés : exposition prolongée aux rayons du soleil, risque de chute, poussière, gravier… Autant d’éléments desquels il vaut mieux être protégés. Pour cela, il n’y a pas beaucoup de solutions. Si vous possédez un équipement de moto adapté (veste et pantalon en cuir renforcé), c’est idéal. Dans le cas contraire, pensez à des vêtements longs aux capacités protectrices. Par exemple, un imperméable coupe-vent et un pantalon de randonnée, de préférence imperméable également. Nul besoin d’être particulièrement couvert sous l’imperméable. Si les températures sont agréables en route, vous risquez le coup de chaud à chaque arrêt. Un t-shirt léger sous une petite veste en coton est un bon combo.
Côté chaussures, privilégiez une paire qui pourra manger la poussière sans vous briser le cœur. Évitez les jolies chaussures, choisissez de vieilles baskets ou vos chaussures de randonnée.
Mordre la poussière ? Non, merci : les jolies routes goudronnées laissant vite place à des pistes cahoteuses, vous constaterez bien vite la quantité faramineuse de poussière que l’on peut avaler en quelques heures de route. Pour éviter ce désagrément, protégez votre visage avec un foulard ou un tour de cou tel qu’un Buff.
La touche finale : ajoutez à cela des lunettes et de la crème solaire à se tartiner (régulièrement) sur le visage, et le tour est joué. L’agence fournit un casque de moto à chacun pour le voyage.
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1er jour : de Nha Trang au lac Lak
Malgré un départ sous une pluie torrentielle, nous n’avons plus eu à subir la colère d’une météo changeante. Une chance en cette saison (octobre), sujette aux ciels capricieux.
Après quelques kilomètres d’autoroute, nous nous éloignons des grands axes pour pénétrer dans le vif du sujet. La route se fait plus étroite, les hameaux se font plus rares. Des champs de canne à sucre aux montagnes couvertes de forêts, le paysage change vite. C’est d’ailleurs l’un des points qui nous a le plus étonné. Certes, il n’y a que 140 kilomètres (à vol d’oiseau) entre Nha Trang et Dalat, mais l’itinéraire nous entraîne plus loin encore, voir une diversité de paysages à laquelle nous ne nous attendions pas. Une belle surprise, jusqu’au bout de la route.
Sur la route, justement, nous allons de surprise en surprise. En nous enfonçant la province du Dak Lak, nous traversons des villages d’ethnies issues d’Indonésie, qu’il est facile de reconnaître grâce à l’architecture particulière de leurs maisons.
Le mariage Hmong
Plus loin, nous nous invitons (?!) dans un mariage Hmong. Plutôt, encouragés par notre guide, nous nous avançons, penauds, avant d’être accueillis chaleureusement par l’ensemble des invités. Bien que gênés de nous incruster, nous avons vite compris que les gens étaient ravis de notre passage.
Alors que les mariés sont absents (à l’église, apparemment), tout le village est réuni dans la « salle des fêtes » locale, ornée de décorations en papier. Famille, amis, voisins et collègues sont réunis pour célébrer cette union. Plus qu’un mariage, c’est un événement qui rassemble toute la communauté. Ici, on ne boit pas d’alcool pour célébrer les mariages. La fête reste joyeuse et bon enfant, colorée par les sublimes costumes que les femmes Hmong tissent depuis des générations. Nous sommes accueillis au milieu des rires et des sourires bienveillants. Les invités sont ravis de nous rencontrer et les selfies s’enchaînent. Malin, notre guide avait prévu le coup : il sort de son sac un paquet de sucettes et nous le tend pour le distribuer aux enfants. Certes, la méthode est discutable, mais c’est une façon de donner quelque chose en retour. On ne vous cache pas que certains n’ont pas boudé leur plaisir (et ils ont raison).
Voilà une expérience que nous n’aurions sûrement pas vécue en passant par les grands axes. Nous en gardons un souvenir chaleureux. Espérons que le passage de deux étrangers lors de leur grand jour portera bonheur aux nouveaux mariés.
De poivre, de café et de bambou
Nous poursuivons notre chemin sur une route qui a jadis été goudronnée, tantôt évitant les nids-de-poule, tantôt traversant des flaques de boue. On se rend alors compte des conditions de vie difficiles des gens à la campagne, notamment à cause du mauvais état des routes. Nul besoin de vivre au fin fond du pays pour être isolé.
Les locaux vivent principalement d’agriculture. Des plantations de grains de poivre et de cafés dessinent le paysage de quadrillages. Connus mondialement, ces produits ont été initialement importés par les colons français, au même titre que le cacao. Ce sont aujoud’hui les premiers produits d’exportation du pays.
Nous nous arrêtons chez un producteur de pousses de bambou qui, une fois séchées, se consomment pour Têt, le nouvel an. 10 jours de fête pendant lesquels il est interdit de cuisiner : tout doit être préparé en amont et consommé tel quel. Les pousses de bambou, parce qu’elles se conservent remarquablement bien, sont alors mangées en abondance (jusqu’à l’écœurement, nous rapporte notre guide).
En fin d’après-midi, la route se charge des agriculteurs qui rentrent chez eux avant le coucher du soleil. Tracteurs bruyants, petits scooters et… une charrette tractée par un buffle. Ce type de véhicule, autrefois très répandu, a quasiment disparu de nos jours. C’est pourquoi nos chauffeurs n’hésitent pas à s’arrêter sur le bord de la chaussée pour discuter avec le fermier et même nous faire essayer l’engin. Après test, il est vrai que c’est un mode de transport très agréable, quoi que plutôt lent. Difficile d’être en compétition avec les engins à moteur, mais cet agriculteur s’en tient aux bonnes vieilles méthodes.
Le soleil décline et ses rayons caressent les rizières. Notre guide, qui a bien compris que nous étions photographes, fait un arrêt pour que nous puissions profiter de cette lumière incroyable. L’occasion de le laisser prendre quelques photos et de bien rigoler.
Arrivée au lac Lak
En arrivant au lac Lak, nous sommes fatigués, couverts de poussière, mais heureux. Nous passons notre première nuit chez l’habitant, dans un confort sommaire, mais a-t-on besoin de plus ?
En nous promenant autour du lac, Sébastien se souvient de son premier passage dans la région, il y a quelques années. Ici, la spécialité, c’est le travail des éléphants. Nous croisons régulièrement ces pauvres pachydermes la chaîne au pied, attendant patiemment que des cars de touristes débarquent, le lendemain, pour les promener de-ci de-là.
C’est un sujet que nous avons déjà abordé dans l’article Road trip en Asie : conseils avant le voyage. Nous sommes fondamentalement CONTRE l’exploitation des animaux à des fins de « divertissement touristique » et la promenade à dos d’éléphant se place en tête de la longue liste des activités à bannir. Il y a bien d’autres façons de découvrir un endroit : à pied, à vélo, en barque, en moto, etc.
2e jour : du lac Lak à la jungle de Buon Ma Thuot
Cette deuxième journée s’annonce plus courte puisqu’il est prévu que nous arrivions à notre point de chute en début d’après-midi. Un changement de rythme bienvenu pour récupérer de la veille.
Autour du lac Lak, nous traversons des hameaux de maisons sur pilotis où les enfants pêchent de gros poissons. Après une traversée en bac, nous poursuivons notre route en quête de pain, légumes, viande et charbon : pour le déjeuner, c’est barbecue.
Prendre une douche dans la jungle
Nous arrivons rapidement à Dray Sap, où nous passerons la nuit. Après avoir déposé nos affaires dans une belle hutte en forme de champignon, nous enfilons un maillot, prenons une serviette de bain et des sandales pour un plongeon dans la jungle. Quelques minutes de moto et de marche plus tard, nous voilà face à une belle cascade dont les tonnes de litres d’eau se déversent dans une jolie piscine naturelle à la couleur étonnamment bleue. Ce sera notre private pool pour quelques heures, du moins jusqu’à ce qu’il se mette à pleuvoir des trombes d’eau. La jungle nous protège le temps du repas, mais pas de chance pour nous, il faut rentrer. Trempés, il va sans dire.
Quand la pluie s’arrête enfin, nous marchons quelques minutes en direction de la cascade de Dray Nur. Bien qu’il ait beaucoup plu, c’est le début de la saison sèche et la quantité d’eau qui se déverse n’est pas à son maximum. Ça reste un bel endroit, malheureusement très (trop) aménagé pour le confort des visiteurs. Cette fâcheuse tendance à recouvrir les sentiers et les abords de forêts de béton ne nous plaît vraiment pas.
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Dormir avec les grenouilles
Ce soir-là, nous profitons du dîner pour discuter longuement avec celui que nous appelons ici « notre guide ». Des deux chauffeurs, c’est celui qui parle le mieux anglais (le second ne comprenait que quelques mots). Il explique faire ce métier depuis presque 20 ans et le faire par passion. Il nous raconte sa vie, ses enfants, le gouvernement, la corruption… Le « système », comme on dirait chez nous, et tout ce que nous, voyageurs, ne voyons pas. C’est dense, c’est pas toujours à accepter, particulièrement dans notre position de touristes.
Quel que soit le pays que vous visitez, si vous avez un jour l’occasion de discuter de sujets un peu plus profonds avec un local, n’hésitez pas. C’est souvent l’occasion de voir plus loin que le bout de son nez.
Qui dit jungle, dit bestioles. Pas de problème, jusqu’à ce qu’une grenouille trop câline nous réveille au milieu de la nuit. L’aventure, vous dit-on.
3e jour : de Buon Ma Thuot à Dalat
En cette dernière journée, la route se fait plus montagneuse. Nous traversons des forêts, des champs, des rivières ainsi que quelques villages flottants. Notre guide nous explique que les gens de ces villages ont été dépossédés de leur terre pour de multiples raisons (colonialisme, conflits armés, indépendance, etc.) et ont reconstruit leur vie sur l’eau. La plupart d’entre eux n’a que peu de moyens et subsiste en vendant les produits de la pêche sur le bord des routes. Amer constat.
Plus loin, nous nous arrêtons dans une plantation de cacao. Si l’on savait déjà que le chocolat tel que nous le connaissons est bien loin de la fève de cacao, nous étions loin d’imaginer la réalité. Saviez-vous que les fèves se développent dans une sorte de yaourt blanc absolument délicieux ?
La nature n’a pas fini de nous étonner puisque plus loin, nous faisons une halte sur le bord de la route pour observer de plus près les petites boules vertes qui poussent sur les arbustes : elles contiennent en réalité une substance rougeâtre et tenace sur les doigts qui n’est autre que du curry !
Nous sillonnons inlassablement entre les montagnes, nous arrêtant dans un grand restaurant « routier » étonnamment délicieux pour déjeuner. À chaque village passé, les enfants lèvent les yeux vers nous et ne peuvent pas s’empêcher de faire de grands signes de la main en riant à gorge déployée.
Grand Bouddha et vers à soie
La fin du voyage se fait sentir. Plus nous nous rapprochons de Dalat, plus nous croisons de hameaux. Avant la fin, nos chauffeurs nous réservent quelques surprises.
Il est blanc, il est beau, il est sorti de terre il y a peu (à notre passage), c’est le grand Bouddha de Lam Dong, dans la pagode de Linh An. Ce serait le plus grand bouddha d’Asie. Blancheur étincelante, son intérieur était encore en cours de peinture quand nous y sommes passés. Il est possible d’y monter gratuitement (à notre passage, encore une fois, mais il ne serait pas étonnant qu’un tarif soit appliqué). L’ascension n’est pas de tout repos, mais la vue depuis les petites fenêtres est plutôt sympathique. Tout à côté se trouvent les chutes de l’Éléphant. Nous en parlons plus longuement dans la partie de l’article dédiée à Dalat, ci-dessous.
À quelques minutes de route, nous faisons étape dans une fabrique de soie. De l’élevage des fameux vers à soie au tissage, notre guide nous explique chaque étape du processus. Les produits finis sont visibles dans la boutique de la fabrique où l’on peut acheter à juste prix (fort, mais juste) des foulards et autres objets tissés.
Nous arrivons enfin à Dalat, cette ville qui ne ressemble à aucune autre. La route pour y arriver se pare de couleur ocre et de pins. Voilà que le voyage nous ramène aux paysages provençaux ! Décidément, ce road trip à moto nous en aura mis plein les yeux.
Arrivés à Dalat, vous sentirez bien vite le changement de température. Perchée à 1 500 mètres d’altitude, l’étape offre un certain répit dans la chaleur pesante du Vietnam. C’est d’ailleurs une destination privilégiée des Vietnamiens en quête de fraîcheur et par conséquent une étape de voyage idéale pour faire un break sur la route. Vous pouvez vous y arrêter un ou deux jours, découvrir les lieux phares de la ville et poursuivre votre route.
La ville porte bien son surnom de « Petit Paris ». Architecture, dédale de rues, tout fait écho à une ville française bien de chez nous. Ce n’est bien sûr pas un hasard : Dalat telle que nous la connaissons aujourd’hui a en réalité été fondée sous l’Indochine française afin d’offrir aux colons un lieu de villégiature qui ressemble à ce qu’ils connaissent en Europe, notamment en termes de température. On appelle ces endroits des stations climatiques d’Indochine. Kep au Cambodge, ou encore Sapa dans le Tonkin font partie de ces lieux investis pour se reposer et se refaire une santé.
Cette caractéristique particulière apporte une touche unique à Dalat qui, en soit, ne regorge pas tellement de choses à visiter. Ne serait-ce que par curiosité, c’est une bonne étape à ajouter à votre itinéraire de voyage au Vietnam.
Que faire à Dalat et ses environs ?
Une promenade à pied au gré des ruelles, jusqu’au marché. Dalat est réputée pour son agriculture variée et foisonnante, grâce à son climat. Au marché, fleurs, fruits et légumes titillent les yeux et les papilles.
La pagode de Linh Phuoc est un superbe bâtiment aux couleurs chatoyantes, dont les sculptures et les riches décorations vous éblouiront plus que de raison. Une promenade dans les jardins et un salut au majestueux dragon qui y trône achèveront une bien plaisante visite.
Une visite à Dalat serait incomplète sans un coup d’œil à la fameuse Crazy House : une guesthouse à l’architecture farfelue, dans laquelle vous pourrez louer une chambre ou juste visiter. Même si la curiosité pousse à tout explorer, essayez de respecter l’intimité des gens qui y séjournent : ne rentrez pas dans leur chambre sans leur autorisation !
Les Chutes de l’éléphant (Elephant Falls) : situées en dehors de la ville, il vous faudra louer un scooter si votre guide à moto ne vous y dépose pas en passant. Elles sont réellement impressionnantes, surtout s’il a plu récemment. Chaussez-vous correctement, le chemin pour descendre aux pieds des chutes est diablement dangereux.
Le grand Bouddha de Lam Dong, pagode de Linh An : le plus grand bouddha debout d’Asie à l’heure d’écrire ces lignes. Un chef d’œuvre un peu fou, avouons-le, mais qui vaut le détour. Il se situe à côté des Chutes de l’éléphant (voir 3e jour)
Conclusion
C’est l’un de nos meilleurs souvenirs de voyage au Vietnam. Sébastien avait déjà tenté l’aventure il y a quelques années et c’est avec plaisir (et un nouvel itinéraire) que nous avons remis ça sur le tapis. Certes, le tarif de 3 jours de voyage pour 2 personnes n’est pas sans conséquence, mais c’est une expérience que nous sommes loin de regretter. Nullement motards en temps normal, nous avons réellement apprécié cette escapade qui sort de l’ordinaire. À refaire ? Sans hésiter.
Vous laisserez-vous tenter par un road trip au Vietnam à moto ? Vous l'avez déjà fait ? Racontez-nous vos expériences !
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