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Randonnée aux Tre Cime di Lavaredo, l'emblème des Dolomites

Randonnée aux Tre Cime di Lavaredo, l'emblème des Dolomites

Qui dit Dolomites, dit randonnée. Ça tombe bien ! Sur ce blog, on aime parler trekking et partager nos expériences. Impossible pour nous de faire un road trip dans les Dolomites, sans passer par les Tre Cime di Lavaredo et le Lago di Braies. Le Sud Tyrol sait en mettre plein la vue aux voyageurs avec des paysages incroyables et quand la chance s’en mêle ça donne une expérience inoubliable !

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À la frontière entre la région Trentino Alto Adige (le Tyrol du Sud) et la Vénétie en Italie du Nord, ce relief à la forme si particulière et imposante a de quoi couper le souffle aux voyageurs qui foulent son pied. Le massif des Tre Cime di Lavaredo (prononcez « tré tchimé » pour les non-italianophones) est composé, comme son nom l’indique, de 3 cimes distinctes : la Cima Piccola, la « petite cime » d’une hauteur de 2857 mètres, la Cima Ovest, « cime ouest » de 2973 mètres de haut et enfin la Cima Grande, « grande cime » d’une hauteur de 2999 mètres. Rien que ça. Autant vous dire qu’on ne se sent pas bien grand à côté de ces trois géantes de pierre.

Les parois des Tre Cime sont très lisses, comme découpées par une main invisible. Ceci s’explique par un mélange d’argile et de calcaire dolomitique qui s’érode facilement. Les chutes de pierres sont fréquentes et le visage de ces trois monolithes change somme toute assez régulièrement.

Comme nous l’avions mentionné dans la partie réservée aux Cinque Torri (voir notre article principal sur les Dolomites), la région des Tre Cime di Lavaredo a servi de zones d’affrontements pendant la Première Guerre mondiale. Théâtre de combats entre l’empire austro-hongrois et l’Italie, il reste encore des signes bien visibles de ces affrontements : grottes, baraquements en ruine et tranchées témoignent de cette sombre période. Il est aujourd’hui difficile d’imaginer des combats en ces zones de haute montagne.

Que faire aux Tre Cime di Lavaredo ?

De nos jours, la guerre est loin derrière et les Drei Zinnen offrent parmi les plus belles randonnées des Dolomites. Si plusieurs itinéraires sont possibles, c’est de le tour des trois cimes jusqu’au refuge Locatelli dont nous parlons dans cet article.

Les férus d’escalade qui cherchent à arpenter de belles via ferrata dans les montagnes italiennes ne seront pas en reste avec la via ferrata De Luca – Innerkofler. Entre falaises et aiguilles, la topographie des lieux se prêtent idéalement aux activités de grimpeur.

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L’accessibilité et la beauté des Tre Cime di Lavaredo en font un spot de randonnée dans les Dolomites très attractif. La forte affluence touristique s’explique notamment par le niveau de difficulté basique de la marche et sa durée. Et puis, avouons-le, les nombreuses photos qui circulent sur la toile ont de quoi donner envie. Voici quelques conseils pour organiser votre excursion :

  • Se lever tôt : Nous avons été frappés de voir des dizaines de cars monter jusque-là et déverser un flot de touristes en tout genre, autant montagnards que citadins. On ne le répétera jamais assez mais se lever tôt est la clef de la tranquillité. Pour faire notre randonnée aux Tre Cime di Lavaredo sans personne d’autre que nous, nous avons dû mettre le réveil à 4 heures 30, pour commencer à marcher à 4 heures 40. Certes, ça pique, mais le spectacle que réserve un lever de soleil en montagne n’a pas de prix. Se munir d’une lampe frontale pour les premiers pas mais en été, et même à 5 heures du matin, il y a suffisamment de lumière pour se passer de torche très vite.

  • Préparer son matériel : ici, le parcours est facile et un matériel de marche de base suffira amplement. Un sac à dos, une gourde d’eau par personne, des chaussures de marche, des vêtements adaptés (chaud pour commencer, légers par la suite), un imperméable au cas où, un chapeau/casquette pour se protéger du soleil, de la crème solaire, des jumelles. Oubliez les bâtons, le chemin ne présente aucune difficulté.

  • Prévoyez un snack : un thermos de thé ou de café, quelques biscuits ou même un sandwich vous mettront du baume au cœur en arrivant en bout de course. On ne dit jamais non à un pique-nique en haut montagne !

  • Munissez-vous d’un guide ou d’une carte IGN : dispensable pour marcher sur le sentier abordé dans cet article, des supports papier bien faits pourraient bien vous être utiles pour explorer les environs et sortir des grands sentiers fréquentés.

  • Surveiller la météo : en montagne, la météo est souvent imprévisible. Si le mauvais temps menace, réfléchissez à deux fois avant de vous lancer sur le sentier.

Faire un bivouac aux Tre Cime di Lavaredo

Si la perspective d’une randonnée sur 2 jours vous séduit, sachez qu’il est possible de bivouaquer dans le parc naturel des Tre Cime di Lavaredo. Il vous suffit de trouver une zone herbeuse et plate, autour d’un refuge par exemple, et de vous y installer. Même en plein été, les nuits sont froides en haut montagne. Prévoyez un équipement adapté : sous-pull, sac de couchage, réchaud et boissons chaudes sont de rigueur. Veillez à ne rien laisser derrière vous et n’oubliez pas d’admirer les étoiles !

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Comptez une quarantaine de minutes de route depuis Cortina d’Ampezzo. Le croisement se situe à Misurina, sur la route principale SP49 : prenez la route sinueuse qui indique le sommet du parc naturel des Tre Cime di Lavaredo. Vous trouverez sans difficulté grâce aux panneaux. Là, il ne vous reste plus qu’à apprécier les paysages somptueux des environs et à vous laisser porter : c’est toujours tout droit jusqu’à arriver au parking.

À mi-chemin, vous trouverez le poste de péage : déboursez 30€ par véhicule de type van/camping-car ou 15€ par voitures pour 24 heures ou faites demi-tour. Oui, c’est douloureux, mais c’est ainsi.

Arrivé au sommet, vous trouverez un grand parking face à la vallée où sont garés les véhicules qui passent la nuit. Installez-vous et laissez opérer le charme des Dolomites. Non loin, des toilettes sont accessibles en journée, mais sont fermées la nuit. Le parking constitue le point de départ d’un trek spectaculaire autour des trois cimes.

Anecdote
les Tre Cime di Lavaredo et le cyclisme ont une histoire commune. En effet, la route qui serpente jusqu’au refuge de Auronzo, au parking, constitue l’une des épreuves régulières du Giro d’Italie, l’équivalent du Tour de France.

Montez à pied !

Si vous voyagez à pied ou ne souhaitez pas payer le péage, faites l’ascension à pied ! Un joli chemin serpente au-travers de la montagne, en parallèle de la route et arrive jusqu’au refuge de Auronzo.  Une sacrée épreuve avant même d’arriver aux Tre Cime di Lavaredo. Chiche ?

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Notre expérience aux Tre Cime di Lavaredo est partie d’un mauvais pied. Notre meilleure amie la pluie a décidé de s’inviter toute une journée, précisément lorsque nous avions prévu de partir pour l’une de nos meilleures randonnées de notre séjour. La météo de montagne, ce n’est jamais un cadeau ! Ou peut-être bien que si ?

 Après avoir passé la journée à essayer de trouver une solution alternative, nous avons décidé de tenter le coup malgré des prévisions météo instables et peu à notre convenance. Accompagnés des Wait and Sea, c’est sur un coup de tête que nous avons décidé, en fin de journée, de monter jusqu’au refuge d’Auronzo pour voir ce qu’il s’y passait. Un coup de dé qui a fini par être gagnant.

Quand la chance s’en mêle

En arrivant là-haut, le constat est bien triste : une pluie fine et des nuages nous clouent à l’intérieur du van. Les Dolomiti ont disparu derrière une épaisse couche blanche. Heureusement, avec quelques bières et des bons copains, on se contente de tout. La cuisine aménagée de notre van BlackSheep nous permet même de lancer la préparation d’un dhal de lentilles. C’était sans compter sur un coup de bol formidable.

Vers 20 heures, la pluie s’arrête, les nuages redescendent et le ciel s’éclaircit. Heureux, nous sortons admirer le spectacle, quand un splendide arc-en-ciel s’invite dans la partie. La lumière rose orangée illumine les sommets, rasante, sublime. Comme si ce moment n’était pas suffisamment magique, un second arc-en-ciel s’ajoute au premier. Nous ne sommes qu’euphorie et soulagement. Le dhal pourra bien attendre. Ni une, ni deux, nous enfilons nos chaussures de marche, un imperméable (sait-on jamais) et nous nous lançons à corps perdu sur le sentier. Nous le savons, la météo change vite, il s’agit de viser juste.

C’est en courant comme des enfants que nous nous partons en randonnée. Il est quasiment 21 heures. Autant l’avouer, commencer une rando en courant, ce n’est pas une bonne idée, mais portés par la joie et la hâte d’avancer avant que le soleil ne se couche, rien d’autre ne compte.

 Les Dolomites à l’heure bleue

Êtes-vous familier avec le terme « heure bleue » (blue hour en anglais) ? C’est ainsi que l’on nomme ce moment pendant lequel le soleil vient de se coucher mais est encore suffisamment haut pour y voir clair (le phénomène existe aussi au lever du soleil, avant que celui-ci ne soit suffisamment haut). Les rayons ayant disparu, il ne reste qu’une lumière bleutée, de plus en plus sombre, pour éclairer le monde. En photo, c’est un moment privilégié. Cette lumière douce est parfaite pour photographier paysages ou portraits. Diffuse et harmonieuse, elle valorise le moindre relief. Imaginez vivre ce moment sur le toit des Dolomites, sur l’une des plus belles randonnées de la région. Grandiose. Les photos et le blog sont là pour retranscrire cette émotion et la partager avec vous.

Il s’agit d’être rapide et efficace, car cette tranche horaire n’est pas bien longue. Armés de notre objectif Canon 24mm f1.4, nous sommes équipés pour en profiter à fond. Arrivés au refuge de Lavaredo, avant de passer le col qui mène de l’autre côté des Tre Cime, nous décidons de faire demi-tour avant la nuit noire et de faire la randonnée complète le lendemain matin, en partant très tôt.

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La randonnée aux Tre Cime di Lavaredo consiste en un aller jusqu’au refuge de Locatelli et d’un retour par le même chemin. Nul besoin de carte, il vous suffit de suivre le large chemin qui part du refuge de Auronzo. Elle vous mènera au refuge de montagne de Lavaredo, à mi-chemin, puis au refuge de Locatelli en bout de course.

Une bonne condition physique et une bonne forme sont de rigueur pour arriver au bout. Ce trek est accessible aux petits et grands marcheurs équipés de chaussures de randonnée. C’est une aventure à la journée, facile et pour tous niveaux. Le dénivelé est faible, le balisage est efficace du camp de base jusqu’au point d’arrivée. Bref, si vous avez une pratique régulière de la marche à pied, c’est une promenade de santé.

Partir en randonnée aux aurores

Après un réveil express difficile, nous entamons la randonnée aux avec entrain. Le temps est magnifique, nous sommes motivés et heureux d’être seuls dans cette immensité. Tôt le matin, quand la nature dort encore, c’est un vrai plaisir d’arpenter les hauteurs des Dolomiti. Dès que les premiers rayons du soleil percent, les marmottes sortent le bout de leur nez. On entend l’écho de leurs cris stridents qui rebondit sur les parois rocheuses du parc naturel et avec un peu de chance, on peut croiser le chemin de l’une d’elles. La faune et la flore des montagnes du Tyrol italien sont en plein éveil, pendant les mois d’été.

Le sentier balisé guide les randonneurs tout du long. Parmi les (petites) difficultés du circuit se trouve le passage du col, après le refuge de montagne de Lavaredo. C’est une petite pente qu’il vous faudra franchir, rien de bien abrupt. De l’autre côté, c’est un paysage magnifique qui vous attend.

C’est au bout de 2 heures de marche (et de nombreuses pauses photo) que nous atteignons le refuge de Locatelli. Nous découvrons avec surprise la présence de petits lacs derrière le refuge. La dentelle des sommets environnants nous étonne. C’est certain, nous n’avons pas fini d’être époustouflés par la grande beauté des environs par et nous ne cessons de nous émerveiller.

Nous montons voir les grottes creusées par la main de l’homme au-dessus du refuge. Elles offrent un panorama remarquable sur les Tre Cime di Lavaredo, le parc naturel et tous les sommets alentours. On pourrait se croire sur une autre planète tant le décor est unique. C’est décidément l’une des plus belles randonnées des Dolomites.

Le refuge de Locatelli, le point de chute

Tables à l’extérieur, petite chapelle et panorama de dingue, le refuge de Locatelli accueille les randonneurs pour quelques heures ou quelques jours. Il culmine au-dessus du haut plateau des Tre Cime et étale un point de vue plus qu’appréciable sur les parois raides des montagnes rocheuses tout autour.

Il est possible d’y dormir en dortoir moyennant une vingtaine d’euro par personne (prix susceptible de varier) mais il vous faudra réserver votre place bien en avance pour espérer pouvoir passer une nuit en refuge. À savoir que l’accueil au petit matin n’est pas des plus agréable : la personne responsable du restaurant nous a royalement envoyés balader dans toutes les langues alors que nous demandions s’il était possible de prendre un petit-déjeuner. Pas d’explication mais beaucoup de cris, nous sommes sortis de là stupéfaits. Il était levé du mauvais pied, assurément.

Pourquoi il est impossible de randonner dans les Dolomites en journée : le chemin du retour

Sur le chemin du retour, nous découvrons les massifs rocheux inondés d’un soleil ras, blanc sur la roche claire. C’est moins chouette que l’heure bleue, mais ces blocs gigantesques sont tout de même impressionnants. La randonnée dure environ 4 heures, en comptant de nombreuses pauses photo.

Dès 8 heures du matin, nous commençons à croiser de petits groupes de marcheurs. De plus en plus nombreux. De tous les âges, de tous les styles. À 9 heures, les cars arrivent sur le parking au départ de la randonné. Début juillet, c’est aussi le temps des colonies de vacances. Il en arrive, des cars d’enfants plus ou moins grands (et surtout plus ou moins équipés!). Autant vous dire que nous étions absolument ravis de rentrer au van et de nous préparer un petit déjeuner réconfortant pendant que les nouveaux venus se préparaient à passer une journée de marche en troupeau.

Toute la matinée, le parking ne désemplit pas. Le parking supérieur, pour voiture, affiche complet en peu de temps. Le long de la route se transforme vite en aire de stationnement sauvage. Dolomites, votre pouvoir d’attraction est impressionnant ! Quelque peu étouffés par tout ce monde, nous redescendons sur Misurina dans la matinée. Finalement, notre expérience aux Tre Cime di Lavaredo s’achève là et résume bien ce à quoi les voyageurs doivent s’attendre en randonnée dans la région : les lieux très touristiques sont impraticables en journée.

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Cette expérience de randonnée aux Dolomites nous a prouvé, une fois de plus, que se lever tôt est toujours une bonne idée. Personne en vue, une lumière idéale pour les photos et le calme, tant recherché en voyage. Si vous prévoyez vous aussi de randonner aux Tre Cime di Lavaredo, pensez-y : le plus tôt est le mieux. Pour l’anecdote, sachez qu’au Machu Picchu les visiteurs font la queue dès 4 heures du matin pour espérer pouvoir entrer sur le lieu. C’est fou, non ?

Vous avez prévu de partir en trek dans la région ? Vous avez une anecdote semblable à partager ? Laissez-nous un commentaire, on vous répondra avec plaisir.

 


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